Un équipement à durée de vie limitée… pour de bonnes raisons

Pour des raisons de sécurité, un casque de moto doit être remplacé après un choc, même mineur. Une simple chute peut endommager sa structure. Par ailleurs, les matériaux se dégradent avec le temps, et les fabricants recommandent de remplacer son casque tous les 5 à 7 ans, même en l’absence d’accident. Résultat : des volumes importants de déchets, souvent non recyclés, s’accumulent chaque année.

Une filière de recyclage à l’essai

Face à cet enjeu, un consortium industriel mené par le fabricant AGV, avec le soutien de l’Union européenne, travaille à la création d’une filière de recyclage dédiée aux casques. L’objectif est de démonter les équipements dans des usines spécialisées, de séparer les matériaux et de les traiter chimiquement pour en extraire un plastique réutilisable.

Ce plastique recyclé pourrait servir à fabriquer de nouveaux casques, dans une logique d’économie circulaire. Un premier lot de 5 000 casques va être traité pour tester la faisabilité technique et industrielle du procédé. Si les résultats sont concluants, une réglementation européenne pourrait voir le jour.

Collecte et sécurité

Un autre enjeu du projet réside dans la collecte. Des spécialistes de la logistique dite « inversée » (c’est-à-dire des retours) ont été intégrés au projet, et les boutiques moto seront sollicitées pour organiser la reprise des casques usagés.

Recyclés ou non, les casques devront répondre aux mêmes normes de sécurité que les modèles neufs. Résistance aux chocs, durabilité, fiabilité : aucune concession ne pourra être faite. La viabilité du projet repose donc aussi sur la capacité à garantir un niveau de protection irréprochable.

 En attendant le déploiement d’une filière de recyclage complète, certaines structures comme la Croix-Rouge ou les services de secours acceptent les dons de casques anciens. Ils peuvent être utilisés dans le cadre d’exercices de simulation, et connaître ainsi une seconde vie utile.