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23 juin 2025
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D’où viennent les limitations de vitesse ?

Certaines règles du Code de la route nous paraissent tellement évidentes qu'on en oublie leur origine. C'est le cas de la limitation de vitesse, un pilier de la sécurité routière. Retour sur l'histoire de ces limitations !

A l’origine :  encadrement et prudence

Les premières limitations de vitesse remontent au 19e siècle, quand les premiers véhicules motorisés ont fait leur apparition. En 1861, le Royaume-Uni adopte le "Locomotive Act", imposant une vitesse limite de 16 km/h à la campagne et 8 km/h en ville pour tous les véhicules motorisés. L’objectif était avant tout de protéger les piétons et les usagers des routes, encore largement partagées avec les charrettes et les chevaux.

En France, la première réglementation remonte à l’ordonnance du préfet de police de Paris, Louis Lépine, datée du 14 août 1893. Elle fixe une vitesse maximale de 12 km/h en agglomération et 30 km/h en rase campagne. Le texte insiste sur la maîtrise du véhicule et sur la responsabilité du conducteur, notamment dans les passages encombrés ou étroits.

Dès 1896, une circulaire invite les cyclistes à adopter une allure modérée (10 km/h dans les zones à risques). Il faudra attendre 1899 pour qu'un décret national fixe pour la première fois les vitesses autorisées pour les automobiles à 20 km/h en ville et 30 km/h hors agglomération. C’est la première tentative d’harmonisation à l’échelle du pays.

Le premier Code de la route, publié en 1921, ne fixe aucun seuil de vitesse général. Il impose uniquement que le conducteur reste "maître de son véhicule".

Années 60 : entre liberté et sécurité

Il faut attendre 1962 pour qu’une limitation nationale soit instaurée en France. La vitesse est alors plafonnée à 60 km/h en agglomération. En dehors, aucune limitation uniforme n’est fixée avant les années 1970.

Le tournant intervient en 1973, alors que la mortalité routière est très élevée (près de 15 636 décès) et qu’éclate le premier choc pétrolier. Le gouvernement limite alors la vitesse à 100 km/h sur l’ensemble du réseau (hors autoroutes), avant d’ajuster en décembre la règle à 120 km/h sur autoroute et 90 km/h sur les autres routes.

C’est à cette période qu’on instaure les limitations actuelles : 130 km/h sur autoroute, 110 km/h sur voie express, 90 km/h sur les routes secondaires. En 1990, la limitation en ville est abaissée à 50 km/h. Le nombre de piétons tués passe ainsi de 1 407 en 1990 à 882 en 1999, soit une baisse de 37 % en 10 ans.

En 2018, la limitation est à nouveau modifiée avec l’instauration du 80 km/h sur les routes secondaires bidirectionnelles sans séparateur central.

Aujourd’hui, les limitations de vitesse s’adaptent aux types de routes, aux conditions météorologiques (par exemple, 110 km/h sur autoroute en cas de pluie) ou encore à la catégorie de conducteur (jeunes conducteurs, poids lourds).

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