Un test immersif sur simulateur
Deux conducteurs volontaires ont pris place dans un simulateur haute-fidélité, conçu pour reproduire la conduite sur autoroute. Le parcours simulé s’étale sur 6 heures de conduite continue, de nuit, avec des phases de circulation monotone, similaires à celles rencontrées lors des trajets estivaux. Les participants portaient des lunettes de suivi du regard, qui ont permis de mesurer précisément le temps passé à regarder ou non la route.
Les conditions étaient volontairement réalistes : pas de pauses obligatoires, une cabine climatisée, peu d’interruptions, comme dans un trajet réel afin d’observer les effets de la fatigue sans artifice.
Une baisse de vigilance lente… mais dangereuse
Résultat : en cumulé, les deux conducteurs ont passé 1h02 sans regarder la route. L’un d’eux a même conduit pendant 18 minutes d’affilée sans jamais lever les yeux, les fixant sur le tableau de bord ou dans le vide. Des gestes qui traduisent une baisse progressive mais marquée de la vigilance. Le plus frappant, c’est que les signes avant-coureurs n’ont pas toujours été perçus par les conducteurs eux-mêmes. Sur la vidéo, on observe pourtant des micro-écarts de trajectoire, un temps de freinage rallongé, un regard figé et une attention divisée. Ce phénomène est bien connu : la somnolence n’apparaît pas d’un coup, mais s’installe progressivement, rendant le conducteur incapable de réagir à temps en cas de danger.Lutter contre la somnolence : les vrais bons réflexes
Seule la pause permet de récupérer
Le test confirme les dires des experts: ouvrir la fenêtre, monter le son ou se parler à soi-même ne suffisent pas à réduire les effets de somnolence. Ces stratégies n’offrent qu’un sursaut passager. Sur le long trajet, seul des arrêts réguliers permet de maintenir une conduite sûre.
Pour rappel, lors de trajets longs, il faut impérativement :
- faire une pause toutes les deux heures,
- s’arrêter dès les premiers signes de fatigue, et si possible, faire une micro-sieste de 10 à 15 minutes.
Sur autoroute, on estime qu’un accident mortel sur trois est lié à la somnolence. Cette étude rappelle qu’il s’agit d’un facteur de risque majeur, et trop sous-estimé