Aux origines des bornes kilométriques : de Rome à la RN7
Dans l’Antiquité, les Romains ont mis en place les bornes milliaires. Ces grandes colonnes en pierre, placées tous les milles pas romains (environ 1,5 km), permettent alors de repérer les distances sur les voies romaines.
En France, au XVIIIᵉ siècle, l’utilisation de bornes signalétiques se développe. Dès 1745, sous Louis XV, apparaissent les bornes royales. Blocs de pierre gravés marqués d’une fleur de lys, elles indiquent la distance depuis le parvis de Notre-Dame de Paris, point zéro des routes royales. Elles sont placées toutes les mille toises, soit environ deux kilomètres. Si beaucoup furent détruites à la Révolution, certaines subsistent encore au bord de nos routes les plus anciennes.
Avec la Révolution puis l’Empire, la France adopte le système métrique. Les routes sont alors bornées tous les kilomètres, avec parfois de petites bornes hectométriques tous les 100 mètres.
Au XXe siècle, à la suite d’une pétition d’André Michelin, elles sont installées perpendiculairement à la route, afin de faciliter leur lecture par les automobilistes. Les bornes en pierre laissent progressivement place à des bornes en ciment et béton. Peintes en blanc, leur sommet devient rouge en 1920 pour les routes nationales et jaune dès la fin des années 1940 pour les routes départementales.
Des repères utiles pour la sécurité et la localisation
Aujourd’hui les bornes kilométriques sont toujours présentes sur nos routes. Elles peuvent désormais se décliner en panneaux plats rétroréfléchissants, reprenant la forme rectangulaire arrondie au sommet. Sur les autoroutes, elles prennent souvent la forme de petits panneaux bleus indiquant le point kilométrique tous les 100 ou 200 mètres.
Les bornes kilométriques modernes indiquent systématiquement le numéro de route, le type de route et le point kilométrique (PK) auquel elles se situent. Précieuses en cas de panne ou d’accident, elles permettent de donner son positionnement exact aux secours. Elles sont aussi indispensables pour les gestionnaires des routes : l’entretien, la signalisation des travaux, les relevés techniques se font en repérant les tronçons grâce aux bornes.
Quand la borne devient un symbole
Les bornes kilométriques marquent bien plus que nos routes. Elles ont même inspiré un jeu culte : le 1000 Bornes. Dans ce jeu créé en 1954, les joueurs avancent en posant des cartes-borne de 25, 50, 75, 100 ou 200 km.
Certaines villes en ont même fait un argument touristique. À Montélimar, capitale du nougat sur la RN7, des boîtes en carton reprenant la forme d’une borne kilométrique servent d’emballage pour les confiseries.
