La route Zérotracas
18 novembre 2025
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Passer son permis de conduire avec un handicap moteur

En France, 88 % des majeurs détiennent le permis de conduire, contre seulement 71 % des personnes en situation de handicap. Pourtant, des solutions existent pour rendre cet examen accessible à tous.

Les démarches à anticiper avant de passer le permis de conduire

Avant de s'inscrire, les candidats en situation de handicap moteur sont encouragés à contacter le Bureau de l'éducation routière (BER) de leur département. Ce service, rattaché à la préfecture, coordonne l'organisation des épreuves du permis de conduire et offre un soutien spécifique aux candidats en situation de handicap.

Le BER peut par exemple communiquer des informations autour du contrôle médical obligatoire, une liste des auto-écoles adaptées du secteur, un rappel des démarches spécifiques à prévoir, etc.

Le contrôle médical : première étape obligatoire

Tout candidat en situation de handicap doit passer par une visite médicale obligatoire auprès d'un médecin agréé en préfecture. Cette visite évalue l’aptitude de la personne à conduire une voiture selon ses capacités et limites fonctionnelles.

Le médecin peut délivrer une aptitude permanente si le handicap est stabilisé (séquelles d'accident, amputation, malformation congénitale), ou temporaire s'il est susceptible d'évoluer (sclérose en plaques, myopathie, maladie de Parkinson). Des restrictions peuvent également être imposées selon les capacités : conduite diurne uniquement, périmètre limité, ou interdiction d'autoroute.

Un avis positif donne lieu à la délivrance d'un certificat médical d'aptitude, dont la validité varie de 6 mois à 5 ans selon les cas. Le candidat dispose alors de ce délai pour passer son permis de conduire.

Le certificat d’aptitude précise également les adaptations du véhicule (type de véhicule, commandes adaptées), nécessaires pour compenser le handicap.

Un inspecteur du Service de l'Éducation routière rencontre ensuite le candidat pour déterminer les aménagements du véhicule. Cette consultation préalable évite d'équiper un véhicule qui pourrait être refusé lors de l'examen. L'inspecteur consulté assure ensuite le passage de l'épreuve pratique avec le véhicule aménagé.

Des auto-écoles spécialisées

À la suite de l'avis médical favorable, le prétendant au permis de conduire doit trouver un lieu de formation. En France, on compte une à cinq auto-écoles adaptées par département, souvent situées près d'établissements spécialisés. Une soixantaine de Centres de rééducation fonctionnelle (CRF) préparent également à la conduite.

Le CEREMH (Centre de ressources et d'innovation mobilité handicap) recense sur son site l'ensemble des auto-écoles adaptées par département et propose des évaluations d'aptitude à la conduite.

Des véhicules aménagés selon le handicap

Les véhicules doivent pouvoir être modifiés pour répondre aux besoins des utilisateurs. Tous les aménagements doivent respecter les normes européennes et françaises en vigueur (ceintures de sécurité, systèmes de retenue, etC.) Chaque véhicule aménagé doit faire l'objet d'une homologation spécifique auprès de la DREAL pour être reconnu véhicule TPMR (transport de personne à mobilité réduite).

Les possibilités d’aménagement des véhicules pour s’adapter aux capacités motrices de chacun sont nombreuses.
Pour un handicap des membres inférieurs (paraplégie, hémiplégie), les véhicules sont équipés de commandes manuelles : cercle accélérateur, levier de frein à main, boîte automatique. Pour un handicap des membres supérieurs, les pédales peuvent être inversées voire modifiées. Les aménagements peuvent également inclure des rétroviseurs supplémentaires pour compenser une mobilité réduite du cou ou du tronc.

Dans certains cas, la conduite se fait même directement depuis le fauteuil roulant, avec des interfaces électroniques (joystick) remplaçant le volant et les pédales.

Des aides pour financer

Pour l'épreuve du permis pratique, les heures de conduite se font sur un véhicule aménagé, souvent plus cher qu’un véhicule standard. Heureusement, plusieurs aides financières existent pour réduire ces coûts. La Prestation de compensation du handicap (PCH) peut financer le surcoût des heures sur véhicule aménagé.

Les jeunes personnes en situation de handicap peuvent également solliciter le permis à 1 € par jour, les aides des conseils régionaux ou l'aide apprentis.
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