Comment fonctionnent ces feux de nouvelle génération ?
Le dispositif repose sur des caméras thermiques installées au niveau des passages piétons. Des capteurs détectent la présence de personnes sur le trottoir, les comptent et analysent leur comportement afin de déterminer leur intention de traverser. Il n’est ainsi plus nécessaire d’appuyer sur un bouton : le feu anticipe et s’adapte automatiquement.
La durée du feu vert varie selon l’affluence. Quelques piétons isolés bénéficient d’un temps de traversée standard, tandis qu’un groupe d’élèves peut disposer de jusqu’à 1 minute pour traverser en toute sécurité.
Le système a été développé en collaboration avec le Cerema, établissement public accompagnant les collectivités dans leurs projets d’aménagement urbain. 2 sites messins ont été retenus pour cette expérimentation : des zones très fréquentées par les piétons, où le risque de traversée dangereuse est particulièrement élevé.
Quand la circulation s’adapte aux usagers vulnérables
Historiquement, les feux tricolores ont été conçus pour organiser et fluidifier la circulation automobile. Les piétons disposent d’un temps de passage fixe et doivent s’y adapter. Avec ces feux intelligents, la logique évolue : la régulation du trafic prend désormais en compte les usages réels et les contraintes des piétons.
Cette approche vise notamment à limiter les comportements à risque. Des temps d’attente trop longs incitent certains piétons à traverser au rouge, créant des situations dangereuses. En réduisant ces délais et en ajustant la durée de traversée à l’affluence, le dispositif contribue à apaiser les déplacements et à sécuriser l’espace urbain.
Des expérimentations qui s’inscrivent dans une tendance nationale
Cette démarche s’inscrit dans un contexte plus large de recherche de solutions pour mieux protéger les piétons. En 2024, 456 piétons ont perdu la vie sur les routes françaises, soit 14 % de la mortalité routière.
Depuis 2023, 6 villes françaises expérimentent le feu jaune pour piétons, un signal intermédiaire destiné à prolonger le temps de traversée. Cette phase d’expérimentation doit se poursuivre jusqu’en avril 2027.
D’autres dispositifs ont déjà été intégrés à la réglementation, comme les feux dits « récompense », légalisés en 2021, qui passent au vert lorsque les automobilistes respectent la limitation de vitesse. En 2022, les feux à décompte de temps ont également été autorisés, suivis en 2023 par la signalisation lumineuse au sol pour améliorer la visibilité des passages piétons.
