La route Zérotracas
30 novembre 1999
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Supprimer la signalisation routière pour plus de sécurité ?

En France, l'augmentation du budget consacré à la sécurité routière ne fait plus baisser le nombre d'accidents mortels.

Aux Pays-Bas, l'ingénieur urbaniste Hans Monderman a proposé la suppression de la signalisation routière sur un important carrefour de la ville de Drachten. En conséquence, les conducteurs ont diminué spontanément leur vitesse et il n'y a eu que deux accidents sur ce carrefour très fréquenté entre 2004 et 2005.

Information reprise de notre partenaire Reporters d'Espoirs, l'information porteuse de solutions.


En Europe de l’Ouest le nombre de tués sur la route avoisine 50 000 personnes chaque année (Source : Observatoire français de la sécurité routière, 2006).

Enjeux et objectifs

Même si les résultats sont contrastés d’un pays à l’autre, ce chiffre ne baisse pas depuis 5 ans malgré les efforts en matière de répression et de respect du code de la route. Malgré 114 millions d'euros consacrés à l’aménagement des réseaux routiers francais d'une part et au contrôle du respect du code de la route d'autre part, les résultats ne sont pas à la hauteur des coûts ( hausse de 8% du budget consacré à la sécurité routière entre 2002 et 2005, source ministère de l'Equipement) . La gestion actuelle des flux est basée sur une approche répressive. Le conducteur a pris l’habitude de déléguer la sécurité à des panneaux au lieu d'en faire une cause personnelle. Un certain nombre de comportements déviants découlent de l’excès de signalisation et de réglementation. Le sentiment de sécurité repose directement sur la signalétique, reléguant le bon sens en second plan. L'objectif est de réhumaniser la voie publique et d'améliorer la fluidité tout en baissant le nombre d'accidents.

Actions et modalités

Dans la conception de l’ingénieur urbaniste néerlandais Hans Monderman, les panneaux de circulation, les feux de signalisation, les lignes jaunes ou blanches, les indications limitant la vitesse de circulation disparaissent au profit d’un espace dégagé. Monderman pense que la création d’un espace "dé-signalisé", à première vue plus dangereux qu’un espace balisé, oblige les usagers à plus de prudence et d’attention et réduit les risques d’accident. Personne n’étant prioritaire dans une intersection, automobilistes, motards, camionneurs, piétons et les cyclistes doivent prendre en compte la présence des autres dans un même espace à traverser. Ce concept d’« espace partagé » inverse le rapport de force entre les véhicules motorisés, les piétons et les vélos, ce qui réduit les vitesses de pointe et améliore la fluidité du trafic. Du fait d'une co-utilisation de l’espace, les véhicules motorisés ralentissent spontanément, et créent un environnement sécurisé, responsabilisant et propice à la circulation de chacun.

Résultats

Les différentes municipalités qui ont appliqué ce système constatent que les automobilistes se comportent de manière beaucoup plus civilisée et ont élaborés leurs propres signaux manuels pour communiquer entre eux. Drachten au Pays-Bas a mis en place l'"espace partagé" sur l’une des intersections les plus utilisée de la ville, fréquentée par plus de 20 000 véhicules par jour, et deux accidents seulement y ont été signalés entre 2004 et 2005. La vitesse moyenne des bus qui traversent le croisement a diminué de moitié depuis que le système à été mis en place. Des villes du Royaume-Uni, du Danemark et d'Australie expérimentent actuellement « l’espace partagée » sur certains carrefours et croisements.

Pour en savoir plus avec Reporters d'Espoirs.

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