La route Zérotracas
26 mars 2009
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Les nouveautés sécurité du Mondial 2008.

« L’auto passe au vert », « vert de plaisir », « éloge de l’éco-conduite », « la voiture verte en pole position », « la fée électrique sur le berceau de l’auto ». Les journaux s’en sont donnés à cœur joie pour qualifier ce Mondial 2008 : écologique, électrique et économique. Signes des temps d’un monde qui subit une double angoisse : l’effritement de l’éco-système et celle du porte-monnaie.

Zérotracas.com a fait le tour du salon pour voir ce que les exposants proposent de nouveau pour rendre la route plus sûre. Car même si elle fait moins recette, la sécurité demeure une préoccupation majeure des constructeurs, des équipementiers, des pouvoirs publics et des assureurs !

Avant toute chose, la prévention et l’information.

En ces temps de réforme annoncée du permis de conduire, le stand de la Sécurité Routière avait mis le paquet. Nouvelles plaquettes pour détailler les nouvelles sanctions (à afficher dans sa voiture et voir notre article pour plus de détails), et nouveaux slogans dans la tendance du Grenelle de l’Environnement, dont l’ombre tutélaire planait sur ce vert Mondial (Moins vite, moins d’accidents, moins de CO2). Les visites de Dominique Bussereau, Secrétaire d’Etat aux Transports, et de Michèle Merli, nouvelle Déléguée Interministérielle à la Sécurité Routière (voir leur interview sur zerotracas.tv), donnèrent une allure un peu solennelle au Hall 2.2 / 2.3, où s’étaient également installés les grands médias et les assureurs. C’est ici que l’on trouvait les simulateurs de conduite et quelques voitures tonneaux pour expérimenter « en vrai » la sensation d’un retournement. Pas très nouveau mais toujours renversant !

 

À bord : d’incontestables progrès acquis.

En quelques années, la sécurité, qu’elle soit active ou passive, a fait de considérables progrès.
Conjuguées aux nouvelles lois et à l’efficacité de la chaîne contrôle-sanction, les nouvelles normes en matière de sécurité ont joué un rôle important dans la baisse de la mortalité routière.
Certaines innovations, comme l’ABS pour prendre le plus emblématique devenu obligatoire, furent d’abord réservées aux berlines de luxe avant de se généraliser à toutes les voitures. Cette « descente en gamme » des équipements, qu’ils soient de sécurité ou autres, fait partie de la logique d’amortissement des frais de recherche.
D’ailleurs, les assistances au freinage d’urgence (AFU), les correcteurs de trajectoire (ESP et autres), les air-bags rideaux et autres innovations récentes équipent la plupart des berlines moyennes. En revanche, il faut monter en gamme pour avoir accès aux options coûteuses, comme les anticipateurs de collision ou les phares au xénon. La cure d’amaigrissement budgétaire qui va toucher les voitures risque de mettre un terme à la débauche d’électronique embarqué, dont les consommateurs ne perçoivent d’ailleurs pas forcément l’utilité et la nécessité. Le low-cost est passé par là.
Toutefois, les constructeurs « haut de gamme » inventent toujours plus pour rassurer leurs clients et il est possible que des gadgets de luxe, comme les commandes vocales développées par Lexus ou BMW (qui propose aussi des sièges massant sur sa série 7 !) atterrissent un jour dans la Clio du futur. Plus utile, le constructeur allemand a aussi dessiné de nouveaux phares de jour, équipés de diodes formant un cercle, afin de ne pas les confondre avec ceux des 2 roues. Rappelons qu’en 2011, les voitures devront en permanence rouler phares allumés.

 

La géosécurisation : jamais seul sur la route.

BMW, toujours, est avec Peugeot, l’un des précurseurs de la géosécurisation. En couplant les technologies GPS et GSM, ils proposent une assistance directe en cas d’urgence. Un centre d’appel, qui connaît exactement votre position, intervient si vous tombez en panne ou si les capteurs signalent une brusque décélération, symptôme possible d’un accident. Dans ce second cas, le centre d’appel essaie de vous joindre sur votre portable pour évaluer les dégâts et envoie les secours si vous ne répondez pas.
Ce système très rassurant – on sait que le temps d’intervention des secours est primordial lors d’un accident – peut-être dorénavant installé sur n’importe quelle voiture.
Grâce aux technologies GPS et GSM, la société Coyote propose son boîtier mini avertisseur de radars, qui implique d’adhérer à une communauté. Car non content de signaler les radars fixes, le mini Coyote, grâce aux contributions en temps réel des utilisateurs, avertit tous les membres de la communauté d’une présence de radar mobile signalée. Sans faire de procès d’intention, on peut trouver l’argument de la sécurité, que la société met en avant, un peu fallacieux pour cet « appel de phare du 21ème siècle » (sic la plaquette).

 

Du côté des équipementiers.

La palme à Valéo qui, pour un prix raisonnable (de 100 à 400 €), propose des kits de sécurité installables sur tous les véhicules, donnant accès à des options parfois exclusives et souvent hors de prix. Certains sont destinés à aider le stationnement (éventuellement avec une caméra), d’autres popularisent l’alerte de franchissement de ligne blanche, souvent synonyme d’endormissent, et qui équipe, entre autres, certaines Citroën. Un troisième kit propose l’affichage tête haute, réservé jusque là aux berlines haut de gamme. Ce système projette la vitesse de la voiture sur le pare-brise, afin de toujours la contrôler sans quitter la route du regard. A ce propos, signalons que Honda a trouvé une alternative en plaçant le compteur devant le volant, à hauteur d’yeux.
Toujours au rayon techno, signalons le GS 105 de Danew, seul GPS à contrôler le taux d’alcoolémie du conducteur. D’autres produits de cette marque (et d’autres) permettent de se connecter à internet, dernière évolution de la voiture communicante. Le fournisseur d’accès Orange avance même, pour vendre sa Flybox, une wifi embarquée, que l’on puisse jouer en ligne et en voiture ! Espérons que le conducteur ne se prenne pas trop au jeu…
Plus sérieusement, Michelin profitait du Mondial pour présenter son nouveau pneumatique Energie Saver. Grâce à la silice intégrée dans la gomme, ce pneu, plus résistant et freinant mieux, présente l’intérêt d’offrir une moindre résistance au roulement. D’où économie d’énergie. Excellente liaison pour notre dernier paragraphe.

 

On n’a (presque) plus de pétrole, mais on a des idées.

Pour économiser le peu d’essence qu’il nous reste à brûler, le pétrolier BP s’était associé à plusieurs grands constructeurs pour initier les visiteurs à l’éco-conduite. Trois règles simples : anticiper, doser l’accélération et utiliser le bon rapport de boîte. Une conduite en souplesse à appliquer d’urgence, d’autant qu’elle est bénéfique pour la sécurité.
Qu’elle soit grande, petite, à trois ou quatre roues, pour 2 ou 7 personnes, la voiture-vedette du Mondial 2008 est donc électrique. Même les voiturettes sans permis s’y sont mises. À ce propos, on peut s’interroger sur le bien fondé de la législation qui laisse conduire des gens sans aucune formation, sauf le BSR s’ils sont nés après 1988. Certes, les véhicules sont bridés, mais tout de même…
Chez les constructeurs, on rivalise d’arguments pour mettre en avant le faible impact énergétique des futures voitures. Et même chez les sportives : BMW, soucieux de son image, réfléchit à une série 7 hybride, Ferrari promet des bolides plus légers au moteur moins gourmand et Lotus présente son concept Elise Eco, voiture de course bio fonctionnant au solaire !
Les petites citadines, même les plus « branchées » (IQ de Toyota, Fiat 500, Mini…), demeurent dépendantes du pétrole, à l’exception notable de la Ford K, qui se risquera prochainement à l’hybride, et de la Smart, dont une version électrique est annoncée. Citons aussi la future Bluecar de Bolloré, qui aspire à devenir Autolib, le libre-service de voiture dont Paris devrait se doter en 2010. Ne doutons pas que bien d’autres petites électriques suivront rapidement, d’autant que le Japon est en avance en la matière.
Chez les micros constructeurs, on a bien aimé l’atout « sécurité » joué par le C-Zen, projet « éco-citoyen » de la jeune société Courb. Ce sympathique quadricycle électrique se veut une alternative aux deux roues motorisées, mais aussi un premier pas vers l’apprentissage de la conduite automobile. Au-delà, il préfigure la voiture de demain, qui ne sera plus une voiture, mais « une solution de déplacement ». C’était l’argument de Matra, qui présentait de séduisants mini-véhicules urbains et électriques, à deux et quatre roues.

 

Conclusion.

Demain donc, il est fort probable que la propriété ne soit plus la norme en matière de véhicule. Nous évoquions, dans un précédent article, les solutions alternatives à l’achat d’une voiture. Dans ce « modèle opérateur », comme disent les gens de marketing, on propose des solutions modulables plutôt que des biens matériels. Pourquoi avoir une grosse berline pour rouler seul en ville ? Comment organiser les vacances en famille avec une petite électrique ? Un abonnement permettra de passer de l’une à l’autre en fonction des besoins de l’instant.
Et la sécurité dans tout ça ? Elle passera, encore, toujours et d’abord par le conducteur.

 

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